No 267 – série 2024-2025
Évangile du lundi 16 juin – 11ème semaine du temps ordinaire
« Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant » (Mt 5, 38-42)
En ce temps- là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit :
Œil pour œil, et dent pour dent.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ;
mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite,
tends-lui encore l’autre.
Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice
et prendre ta tunique,
laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas,
fais-en deux mille avec lui.
À qui te demande, donne ;
à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! »
Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.
Veuillez noter que nous terminerons nos méditations ce dimanche 22 juin et que nous les reprendrons le lundi 8 septembre. Nous vous remercions de nous avoir lu durant toute cette année et nous espérons vous revoir en septembre. Bonnes vacances et que Dieu vous accompagne ! Alice (celle qui prête sa voix aux méditations), Barbara, Dany, Halyna, Laurence, Marie-Emmanuel, Martial, Michel, Paolo, Stéfan et Vincent
Méditation – Jusqu’où Seigneur ?
Après lecture de ce passage ô combien interpellant de l’Evangile selon St Matthieu, une réaction me reste en mémoire :
« Alors Jésus me demande de baisser les bras ? » m’interroge Guillaume, après 47 ans de vie de violence extrême, subie pendant l’enfance, et largement rendue à son entourage jusqu’à cette énième incarcération où il prépare son baptême. Ce coup-là, il ne l’a pas vu venir, et son accablement me bouleverse.
« Et si, au lieu de baisser les bras, tu les levais vers le ciel ? »
Car il ne s’agit pas de capituler, mais de consentir à un autre chemin. Sortir du cercle infernal où le mal ne fait qu’appeler le mal, où la blessure enfante la rancune, et la rancune la vengeance. Jésus nous invite à casser cette logique génératrice de peurs, non en se résignant, mais en choisissant de nous désarmer nous-mêmes et de désarmer l’autre par un geste inattendu, un surplus d’amour.
Ce n’est pas qu’une histoire de gifle ou de procès. Dans nos vies ordinaires, combien de fois sommes-nous tentés de riposter par une remarque acerbe, un regard méprisant, une décision autoritaire pour rappeler notre pouvoir ?
Cette personne qui prend sans concertation une décision qui m’impacte et affecte mon entourage : vais-je lui imposer des contraintes pour bien lui faire sentir mon autorité ? L’enjeu est-il de m’assurer d’avoir le dernier mot, à n’importe quel prix ? Ou bien vais-je chercher à comprendre ce qui l’a motivée, rejoindre l’élan de générosité qui l’inspire pour bâtir ensemble, en intégrant le souci de l’entourage ?
« La violence des mots est souvent plus forte encore que les coups, parce que ça ne s’efface jamais », me confiait un autre détenu…
« Lever les bras vers le ciel » nous fait entrer dans la danse : une danse où nous ne sommes plus deux, mais trois, une danse où nous faisons place au Tout Autre, au risque de paraître capituler sans combat… une danse où je choisis de quitter la position de celui qui rend coup pour coup, pour laisser une place à l’Esprit pour mieux reprendre le chemin d’un dialogue qui nous conduira vers de l’inattendu… Quel pari risqué ! n’est-ce pas là ce que St Paul décrit comme étant faiblesse aux yeux du monde ? Elle nous ouvre des portes que nous n’aurions pu imaginer…
De fait, quelle crédibilité avoir dans mon annonce de l’Evangile si je ne me laisse pas travailler par chacune de ces situations quotidiennes où l’injustice – ou l’inconscience- de l’autre viennent provoquer mon ego à la violence d’une juste révolte ?
Jusqu’où devrais-je aller, Seigneur ? l’essentiel de ton message tient en ces mots : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Et sur la croix, tu n’as pas rendu le mal pour le mal… tu as tendu l’autre joue, et tu as demandé au Père de nous pardonner.
Jusqu’où Seigneur ? jusqu’à cet amour-là…
Sr Marie-Emmanuel – raffenel@gmail.com
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