No 263 – série 2024-2025
Évangile du jeudi 12 juin – 10ème semaine du temps ordinaire
« Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement » (Mt 5, 20-26)
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je vous le dis :
Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens,
vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens :
Tu ne commettras pas de meurtre,
et si quelqu’un commet un meurtre,
il devra passer en jugement.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui se met en colère contre son frère
devra passer en jugement.
Si quelqu’un insulte son frère,
il devra passer devant le tribunal.
Si quelqu’un le traite de fou,
il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel,
si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse ton offrande, là, devant l’autel,
va d’abord te réconcilier avec ton frère,
et ensuite viens présenter ton offrande.
Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire
pendant que tu es en chemin avec lui,
pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge,
le juge au garde,
et qu’on ne te jette en prison.
Amen, je te le dis :
tu n’en sortiras pas
avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. »
Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.
Veuillez noter que nous terminerons nos méditations ce dimanche 22 juin et que nous les reprendrons le lundi 8 septembre. Nous vous remercions de nous avoir lu durant toute cette année et nous espérons vous revoir en septembre. Bonnes vacances et que Dieu vous accompagne ! Alice (celle qui prête sa voix aux méditations), Barbara, Dany, Halyna, Laurence, Marie-Emmanuel, Martial, Michel, Paolo, Stéfan et Vincent
Méditation – Pendant que tu es en chemin avec lui
Une Parole qui réfléchit le jugement, du tribunal à la géhenne de feu, du juge à la prison. Le Christ exhorte à la réconciliation rapide, à la résolution pressante : laisse ton offrande là, devant l’autel… mets-toi vite d’accord avec ton adversaire.
L’urgence voisine l’importance de renouer la relation, de s’accorder, de se réconcilier même s’il ne s’agit que de colère ou d’insulte à prime abord. Le Christ cite le commandement de ne pas commettre de meurtre puis énonce la colère et l’insulte avec une importance presque similaire. Pourtant, traiter de fou quelqu’un n’est pas le tuer intentionnellement… quoi que… Insulter, menacer, invectiver, humilier, rejeter, exclure et tant d’autres façons de meurtrir l’autre. Tant d’autres façons de réduire l’immensité de sa dignité d’enfant bien-aimé au format bien individuel et bien limité de notre jugement. Le jugement tue l’élan vital d’une personne, le paralyse en l’enfonçant dans une blessure qui encapsulera des arpents de sa terre sacrée.
S’activera alors tout un faux système de salut autant pour le juge que la personne jugée. Le premier se verra conforté dans ses fausses croyances sur cet autre duquel le jugement l’évidera peu à peu de son humanité, le rendant de plus en plus monstrueux. Le second déclenchera ses mécanismes de défense et ses stratégies de protection pour éviter la souffrance devenue inhumaine. Laisse là ton offrande, va… mets-toi vite d’accord pendant que tu es en chemin avec lui.
Se hâter vers l’autre malgré les meurtrissures parce que la vérité rend libre, parce que la vulnérabilité appelle la paix. Le pardon, la transparence, l’humilité gardent en chemin, côte à côte, les blessés et les agresseurs, qui, comme nous tous, échangent souvent leur place. Main dans la main, sans lendemain, toujours sur le même terrain. Ne pas reconnaître le bois, la soif, les clous, le cri et les traces du Christ en soi et en l’autre, c’est perdre de son humanité. C’est devenir un peu plus ce satisfait, à l’indifférence monstrueuse, qui danse dans son tombeau décoré des lambeaux d’une noce jamais célébrée, toujours espérée. L’égo trinque avec le juge intérieur, petit pharisien fat trônant dans notre psyché et qui active les ficelles du faux système de salut. Le bruit infernal de ce système ronronne et enterre le cri de l’autre, il alimente la fournaise de peur sale et de fausses croyances noircies. La chaleur des fausses croyances incite à la colère, à l’évitement, à la confrontation comme un garde peu sincère, comme un geôlier ou un fonctionnaire sans compassion. Dans le bruit et la confusion, la prison et son enfermement deviennent notre loyer, notre tombeau. Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou.
Sortir du tombeau ainsi que de ses illusions les mains vides et le cœur pauvre. Rester en chemin avec l’autre, l’ego émietté et l’intériorité amoureuse. Laisse ton offrande là et va, va vers cet autre qui t’a meurtri autant que toi car c’est en lui que tu trouveras le bois qui réchauffe ton espérance, la soif qui abreuve la fraternité et le cri de la paix qui ne peut respirer en dehors de l’Amour, le tien et le sien, main dans la main.
Barbara Martel – bmartel@lepelerin.org
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