No 261 – série 2024-2025

Évangile du mardi 10 juin 10ème semaine du temps ordinaire

« Vous êtes le sel de la terre » (Mt 5, 13-16)

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous êtes le sel de la terre.
Mais si le sel devient fade,
comment lui rendre de la saveur ?
Il ne vaut plus rien :
on le jette dehors et il est piétiné par les gens.

Vous êtes la lumière du monde.
Une ville située sur une montagne
ne peut être cachée.
Et l’on n’allume pas une lampe
pour la mettre sous le boisseau ;
on la met sur le lampadaire,
et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.
De même, que votre lumière brille devant les hommes :
alors, voyant ce que vous faites de bien,
ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »

Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.

Veuillez noter que nous terminerons nos méditations ce dimanche 22 juin et que nous les reprendrons le lundi 8 septembre. Nous vous remercions de nous avoir lu durant toute cette année et nous espérons vous revoir en septembre. Bonnes vacances et que Dieu vous accompagne ! Alice (celle qui prête sa voix aux méditations), Barbara, Dany, Halyna, Laurence, Marie-Emmanuel, Martial, Michel, Paolo, Stéfan et Vincent

Méditation – Régime sans sel ?

Le Nom de Dieu est un « Je suis » (Ex 3,14) qui offre aux hommes Sa Vie divine. Dès lors, c’est par plusieurs « Vous êtes » que Jésus invite Ses disciples dans le Royaume céleste où se partage la joie du Père. Jésus ne fixe pas une morale faite de consignes. Il ne fait pas tomber sur notre tête des ordres à appliquer mécaniquement. Si tel était le cas, l’écoute se réduirait à une obéissance d’exécution. Mais, Jésus révèle ce qu’Il est comme Fils unique pour mieux manifester qui nous sommes grâce à Lui. Dans ce monde, les disciples de Jésus s’enracinent dans le terreau d’une Parole céleste. Chacun peut dire en vérité ce que chante le psalmiste : « Je confesse que je suis une vraie merveille, tes œuvres sont prodigieuses : oui, je le reconnais bien » (Ps 139,14). Au regard de Dieu, je suis un don pour le monde. Le « Vous êtes » répété par Jésus dans cet évangile éclaire le « je suis une vraie merveille » que le Père dépose en nous.

Mais… est-ce une vérité pour moi ? Quand je récite le Credo : « Je crois en un seul Dieu le Père… » Est-ce que je crois que le Père fait de moi une œuvre éblouissante ? Ai-je du mal à me recevoir du Père ?       

Après le Sermon sur la montagne (Mt5,1-12) qui, à travers les duretés du monde, annonce le bonheur d’être fils et fille du Père, Jésus délivre ces deux images du sel et de la lumière. La vie chrétienne n’a rien de fade. Le visage du disciple de Jésus n’étire pas une triste figure, mais s’éclaire de l’intérieur. En effet, l’Esprit nous appelle à une fécondité savoureuse. De même que le sel rehausse la saveur des aliments (Jb 6,6), de même le disciple de Jésus donne du goût au monde des hommes. « Tout est pourri » disent certains… Le disciple de Jésus peut-il se joindre à ces cris désespérés ? Non. Le sel conserve les aliments contre la corruption (Ba 6,27), alors de même le disciple offre aux relations humaines, malgré les agents toxiques, une manière de ne pas pourrir. Grâce à ces vertus, le sel en vient, dans la Bible, à signifier la valeur durable d’une alliance (Nb 18,19). La communauté des disciples introduit dans notre monde cassé l’alliance avec le Père céleste.

Ce goût de la Vie ne vient pas de nous, pauvres pécheurs, mais de l’Esprit qui parfume, honore et célèbre. Lorsqu’un sourire éclaire le visage d’un ami de Jésus, il sait que cet éclat lui est donné. Le disciple sait qu’il n’est pas l’auteur de cette bonne saveur ou de cette belle clarté. Alors, tout naturellement, voyant nos œuvres bonnes, les hommes tournent leur louange vers Sa Source divine : « voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. » Le Christ diffuse Sa lumière et le parfum de Sa sagesse à partir du Père, de même nous ne rayonnons lumière et sagesse qu’à partir du Christ.

Le sel et la lumière ne se glorifient pas eux-mêmes, mais restent fidèles à ce qu’ils sont en se reliant consciemment à la Source dont ils dépendent. Le fleuve peut-il être fier de ce qu’il est en reniant sa source ? L’être des disciples demeure cohérent avec leur origine en Dieu : le sel diffuse sa saveur en se perdant dans le plat qui honore ; la lumière offre généreusement ses rayons sans compter et sans juger ce qu’elle illumine de ses feux. Que le disciple soit en vue comme la ville juchée sur la montagne, que le disciple soit caché comme le sel dans la nourriture, il est appelé à délivrer sans retour et activement son don.  

Le Sermon sur le montagne n’est pas un idéal moral qui fixerait des exigences et imposerait un devoir. Dans ce Sermon, Jésus décrit une manière de vivre sous le regard du Père, dans le Souffle saint. C’est un résumé des attitudes du cœur plongé dans la sagesse de Dieu. « La sagesse résume en elle les effets bienfaisants du sel et de la lumière : en effet, les disciples du Seigneur sont appelés à donner une « saveur » nouvelle au monde, et à le préserver de la corruption, avec la sagesse de Dieu, qui resplendit pleinement sur le visage de son Fils, parce que Lui est la « lumière véritable qui éclaire tout homme » (Jn 1, 9). »  (1)

Voulons-nous vivre sous un régime sans sel et sans lumière, glacés par une raison comptable ? Ou bien, voulons-nous être des enfants heureusement orientés par le Souffle de Vie ?

Vincent REIFFSTECK – vincent.reiffsteck@wanadoo.fr

Note :

(1) Benoît XVI, angelus du dimanche 6 février 2011.


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