No 258 – série 2024-2025

Évangile du samedi 7 juin 7ème semaine de Pâques

« C’est ce disciple qui a écrit ces choses ; son témoignage est vrai » (Jn 21, 20-25)

En ce temps-là,
Jésus venait de dire à Pierre : « Suis-moi. »
S’étant retourné, Pierre aperçoit, marchant à leur suite,
le disciple que Jésus aimait.
C’est lui qui, pendant le repas,
s’était penché sur la poitrine de Jésus
pour lui dire :
« Seigneur, quel est celui qui va te livrer ? »
Pierre, voyant donc ce disciple, dit à Jésus :
« Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? »
Jésus lui répond :
« Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne,
que t’importe ?
Toi, suis-moi. »
Le bruit courut donc parmi les frères
que ce disciple ne mourrait pas.
Or, Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait pas,
mais :
« Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne,
que t’importe ? »

C’est ce disciple qui témoigne de ces choses
et qui les a écrites,
et nous savons que son témoignage est vrai.
Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ;
et s’il fallait écrire chacune d’elles,
je pense que le monde entier ne suffirait pas
pour contenir les livres que l’on écrirait.

Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.

Veuillez noter que nous terminerons nos méditations ce dimanche 22 juin et que nous les reprendrons le lundi 8 septembre. Nous vous remercions de nous avoir lu durant toute cette année et nous espérons vous revoir en septembre. Bonnes vacances et que Dieu vous accompagne ! Alice (celle qui prête sa voix aux méditations), Barbara, Dany, Halyna, Laurence, Marie-Emmanuel, Martial, Michel, Paolo, Stéfan et Vincent

Méditation – Le lent Amour !

« C’est ce disciple qui témoigne de ces choses et qui les a écrites, et nous savons que son témoignage est vrai ». Ces paroles de Jean peuvent nous laisser comprendre que, parmi les apôtres, « ce disciple que Jésus aimait » tranchait sur les autres. Non qu’il s’en vantait ou l’imposait aux autres mais parce que cet Amour le bouleversait complètement et qu’il en voyait et goûtait la dimension profondément personnelle. Il se sentait unique au monde en cet Amour et saisissait, dans une profonde gratitude, par quelle miséricorde Dieu aimait tant un si pauvre pécheur. Il aimait l’Amour et il lui a consacré toute sa vie.

Pour les autres apôtres, dont Pierre, il devait y avoir une forme de jalousie ou de malaise à ne pas s’enflammer avec autant de force devant cet Amour. Comme si l’amour de Jean les questionnait sur leur pauvre amour. Ce questionnement était d’autant plus marquant que Jean est le seul à être demeuré avec Jésus et Marie au pied de la Croix et, au jour de la trahison de Judas à la dernière cène, à avoir déposé sa tête sur le cœur de Jésus afin d’en cueillir la souffrance.

L’Amour a conduit Jean à se tenir toujours là où était Jésus, que cela soit dans la joie ou sur la Croix. L’Amour ne choisit pas ce qui lui convient. Il n’est là que pour le Bien-Aimé et Il n’est là que pour aimer toutes les personnes que Dieu lui a confiées. Il a appris à vivre dans une libre obéissance d’Amour. Et cette obéissance avait son poids et sa souffrance ? À cet égard, souvenons-nous du soir où il a ouvert la porte de la cour du grand prêtre (Jn 18, 16) à Pierre qui, à cette occasion, reniera Jésus par trois fois. Jean, connaissant l’annonce que Jésus avait fait du reniement de Pierre (Jn 13, 38), savait dans son cœur aimant ce qui allait se produire ce soir-là, mais d’Amour il devait le faire. Plus il a cheminé dans l’Amour, plus la souffrance a dû être grande pour lui et, spécialement, de permettre, ce soir-là, le reniement de son frère Pierre.

Mais voilà que Pierre, dans la rencontre avec Jésus racontée par Jean après la résurrection, reçoit ce qu’il a toujours rêvé : il est jeté dans l’Amour de Dieu. À son triple reniement, Jésus répond par trois questions : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » (Jn 21, 15-17). Lui, qui sera le premier pape et la pierre sur laquelle Jésus devait construire son Église, devait connaître cet Amour pour bien gouverner l’Église, car un prêtre ou un pape qui officie sans l’Amour devient un fonctionnaire.

Et voilà qu’il fait une découverte étrange. En regardant Jean, lui qui a toujours vu Jean comme devant lui et, peut-être, au-dessus de lui, voilà que, pour la première fois, venant d’être saisi dans l’Amour, découvre qu’il doit « se tourner ou se retourner » pour le trouver. Il découvre cette humilité de l’Amour qui ne se met pas au premier plan mais prend la dernière place. Il ne se donne pas en spectacle mais, en une vie cachée, suit et veille, prêt à soutenir. De plus, Jésus lui dit : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi ». Il découvre alors que l’Amour est livré à la volonté de Dieu, dans le mystère toujours nouveau de l’Amour. Il ne peut être ni prévu ni enfermé, car qui pourrait prétendre mesurer ou contenir les feux de l’Amour divin.  Ou qui pourrait en forcer les secrets.

Le disciple que Jésus aimait ne peut faire qu’une chose : DEMEURER dans l’Amour. « Demeurer », ce verbe tant de fois chanté dans l’Évangile de Jean, est le verbe par excellence de l’Amour : « Comme m’a aimé le Père, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour » (Jn 15, 9, traduction sr Jeanne D’Arc). La personne qui demeure dans l’Amour mourra en ce monde mais il est vrai qu’elle ne mourra jamais, car elle demeure déjà en Dieu. Au cœur du monde, cette personne vit dans l’Amour trinitaire, et elle n’est déjà plus du monde. L’Amour la garde en elle comme son trésor le plus précieux.

Comme Pierre, apprenons à ne plus chercher l’Amour comme un trophée ou à penser qu’il faut, empressés, le rattraper. Tournons-nous plutôt vers Lui, parce que, toujours, il ralentit le pas, derrière, afin que, humbles, nous nous laissions rattraper et nous le laissions ouvrir la porte de nos reniements.

Stéfan Thériault – stheriault@lepelerin.org


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