No 251– série 2024-2025
Évangile du samedi 31 mai – Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie
« D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1, 39-56)
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.
Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.
Avis : Les versions audio des méditations ne seront exceptionnellement pas disponibles les mercredi 29, jeudi 30 et vendredi 31 mai. Merci de votre compréhension, et n’hésitez pas à poursuivre la lecture des textes en version écrite.
Méditation – Magnificat !
En cette fête de la Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie, nous fêtons, à la fois, Celui qui est venue la visiter, le Fils de Dieu, et Marie qui, par la grâce de sa maternité reçue, commence avec Élisabeth la visite de ses enfants. Encore aujourd’hui, cette Vierge-Mère ne cesse de venir à notre rencontre afin que son Fils puisse, à nouveau, tressaillir de joie en nous, enfants uniques de Dieu que nous sommes.
Accueillons, ici et maintenant, notre Sainte Mère qui nous donne part à son Immaculée Conception afin d’offrir en nous l’espace virginal à l’accueil et à la naissance de son Fils en nous. Vivons notre naissance d’en haut dans le Fils et devenons en Lui enfants de Dieu. Laissons notre âme exalter et glorifier l’Amour infini du Père qui se donne à nous et nous donne à nous-mêmes en son Fils. En fait, c’est toute notre vie qui est exaltée en Dieu, car plongée dans un Amour infini.
Et que notre esprit exulte en Lui, car c’est par le Fils que nous pouvons maintenant aimer le Père. Notre esprit, si perdu dans les pauvretés du monde, peut maintenant retourner vers le Père. Avec la bien-aimée du Cantique des cantiques, disons : « Entraîne-moi sur tes pas, courons! Le roi m’a introduite en ses appartements; tu seras notre joie et notre allégresse. Nous célébrerons tes amours plus que le vin; comme on a raison de t’aimer! » (1,4).
Remercions Dieu pour cette grâce de participation à l’humilité de Marie, celle sur qui Dieu a posé son regard et qui nous voit, en elle, encore maintenant. Remercions-la de nous entraîner dans ce peuple de « bienheureux » que sont les saintes et les saints, car, en nous, Il a voulu habiter et visiter son peuple, ne refusant à personne le don de sa Vie.
Louons-le pour les merveilles que, chaque jour, Il fait en nous, Lui le Saint de Dieu, Lui le « le Nom qui est au-dessus de tout nom » (Phi 2, 9) et en lequel se dit notre nom unique, trésor de Dieu offert au monde par le Père. L’épanchement saint de ce Nom en nous est pure gratuité et pure miséricorde, car, bien que nous soyons pécheurs, Il s’est donné à nous. Et cette miséricorde ne cesse de « s’étendre d’âge en âge sur ceux qui le craignent », sur toutes les personnes qui ouvrent de foi leur être au mystère de sa naissance éternelle en nous. Cette naissance de toute éternité dans le Père est appelée à se vivre et à se poursuivre en ce monde en tous ses enfants.
Dans ce sanctuaire sacré qu’est notre être, le Fils veut nous faire semblable à Lui afin d’offrir au Père une demeure qui soit digne de Lui. Aussi, sur ce chemin de naissance en nous, le Fils veut que nous affrontions avec Lui les tentations qu’Il a vécues au désert. La tentation des superbes est celle de l’orgueil, tentation de plier le monde à sa volonté, en « ordonnant à ses pierres de se changer en pains » (Mt 4, 3), au lieu de faire la volonté de Dieu. La tentation des puissants est celle de se poser au-dessus des autres et de prendre pouvoir sur eux, « si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges et ils te porteront sur leurs mains pour t’éviter de heurter du pied quelque pierre » (Mt 4, 6), au lieu de devenir le serviteur de tous. Enfin, la tentation des riches est la convoitise, celle de posséder ce qui nous est donné gratuitement par Dieu, « tout cela je te le donnerai, si tu te prosternes et m’adores » (Mt 4, 9), au lieu de vivre tout en don, en dépossession par amour de l’A(a)utre. Ces trois tentations, tour à tour, nous réfèrent aux changeurs, aux vendeurs et aux acheteurs que le Fils veut chasser du sanctuaire béni de Dieu que nous sommes (Mt 21, 12-13).
Laissons Dieu venir purifier notre sanctuaire de ces changeurs, vendeurs et acheteurs afin que chacun.e de nous soit « relevé.e » et, plus encore que, avec Jésus, nous puissions visiter les autres afin qu’ils participent à ce relèvement. En son amour, Il se souvient de chacun.e de nous et ne veut pas qu’aucun se perde. Et cette promesse est pour toute « sa descendance à jamais ».
Magnificat !
Stéfan Thériault – stheriault@lepelerin.org
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