No 241 – série 2024-2025

Évangile du mercredi 21 mai 5e semaine de Pâques

« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit » (Jn 15, 1-8)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »

Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.

Méditation – L’élagage intérieur

Dans cet enseignement de Jésus, Celui-ci utilise l’image de la vigne pour nous faire comprendre que nous sommes invités à vivre avec Lui et son Père une intimité telle que l’on ne doit plus faire de distinction entre nous et Lui. En effet au regard de la vigne, on arrive difficilement à réaliser que ses fruits sont le résultat de la vigne qui est la source de la vie et de ses sarments qui sont les transmetteurs de la vie de la source. Seul le regard du vigneron perçoit le rôle de chacun et du soin à apporter aux sarments pour qu’ils portent du fruit en abondance.

Selon Jésus, porter du fruit exige que l’on demeure en permanence uni à Lui. C’est alors Lui-même qui se donne à l’autre à travers soi et dans un acte de pleine gratuité et de collaboration. Autrement, si nous donnons de nous-mêmes sans la présence de la Source divine de toute vie, il y a de fortes chances de devenir, après un certain temps, comme un sarment desséché qui sera jeté dehors, pour utiliser les paroles de Jésus.

À cet effet, beaucoup cheminent spirituellement en pensant qu’ils trouveront la quiétude et l’harmonie dans leur vie. Il est bien possible que dans les premières années la personne trouve un certain équilibre et rendons grâce pour cela. Cependant, elle entamera éventuellement une nouvelle étape que l’on peut nommer « l’élagage » en référence au travail que fait le vigneron. Celui-ci coupe le vieux bois mort pour laisser se développer de nouveaux sarments et ainsi augmenter sa production de fruits. C’est le Père Lui-même dans un acte de purification de notre cœur qui fait ce travail en nous. Souvent, Il fera surgir à notre esprit des périodes de vie, enfouies au plus profond de nous-mêmes.

Il n’est pas rare que durant cette période, nous souffrions de revisiter des moments douloureux de notre histoire que l’on pensait oubliés. Ne sachant pas ce qui se passe, plusieurs décident alors de mettre fin à leur cheminement ou encore de prier plus intensément pensant diminuer leur malaise, auquel cas, il y aura souvent une augmentation des effets douloureux du travail de purification en cours. De là, la nécessité d’avoir l’assistance et le soutien d’une personne en accompagnement spirituel pouvant faire la lumière au sujet du travail de restauration et d’accueillir avec la personne la nouvelle naissance spirituelle qui se prépare.

Jésus nous dit aussi que si nous demeurons en Lui et accueillons sa Parole, c’est-à-dire ses enseignements ou encore sa Doctrine, nous pouvons tout demander au Père et Il nous l’accordera. Malheureusement, cet extrait de l’Évangile relevé par saint Jean est souvent bien mal compris. Plusieurs croient que lorsqu’ils cheminent spirituellement, il s’agit que de demander pour être exhaussé et ils sont très déçus de constater que leurs demandes n’ont pas été entendues par Dieu.

Or, tout être humain porte en lui une multitude de désirs. On n’a qu’à penser à tous nos besoins essentiels non répondus depuis notre enfance qui revendiquent d’être comblés, tels que : le besoin d’être aimé, d’être reconnu, d’être sécurisé, d’être confirmé dans nos dons et nos potentialités, sans oublier tous les autres manques que nous portons. Alors, nous devons laisser monter en nous le Désir profond que le Père a déposé en chacun(e) de nous dès notre naissance et qui se révèle à nouveau lors de la renaissance dans l’Esprit. (Jn 3) Toute demande à Dieu ne pourrait être faite que dans cette union de l’Amour que le Fils et le Père nous portent dans le respect de la pleine liberté accordée à chacun(e).

Finalement, comme ce fut le cas pour les Apôtres, ce n’est que dans ce contexte de cheminement que nous sommes appelés à devenir un disciple du Christ et porter du fruit en abondance. Donc, il apparaît évident qu’il ne peut y avoir renaissance et résurrection sans une certaine croix à porter. Demandons au Seigneur de demeurer en nous, de nous soutenir dans notre cheminement vers le Père et au besoin, de mettre sur notre route une personne de confiance qui nous aidera à faire la lumière sur ce que nous vivons durant cette période d’élagage, afin de porter plus de fruit pour notre monde.

Martial Brassard – martial_brassard@hormail.com


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