No 260 – série 2024-2025

Évangile du lundi 9 juin Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église

« Voici ton fils. Voici ta mère » (Jn 19, 25-34)

En ce temps-là,
  près de la croix de Jésus se tenaient sa mère
et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas,
et Marie Madeleine.
  Jésus, voyant sa mère,
et près d’elle le disciple qu’il aimait,
dit à sa mère :
« Femme, voici ton fils. »
  Puis il dit au disciple :
« Voici ta mère. »
Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
  Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé,
pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout,
Jésus dit :
« J’ai soif. »
  Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée.
On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre
à une branche d’hysope,
et on l’approcha de sa bouche.
  Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit :
« Tout est accompli. »
Puis, inclinant la tête,
il remit l’esprit.
  Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi),
il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat,
d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque.
Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps
après leur avoir brisé les jambes.
  Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier,
puis de l’autre homme crucifié avec Jésus.
  Quand ils arrivèrent à Jésus,
voyant qu’il était déjà mort,
ils ne lui brisèrent pas les jambes,
  mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ;
et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.

Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.

Veuillez noter que nous terminerons nos méditations ce dimanche 22 juin et que nous les reprendrons le lundi 8 septembre. Nous vous remercions de nous avoir lu durant toute cette année et nous espérons vous revoir en septembre. Bonnes vacances et que Dieu vous accompagne ! Alice (celle qui prête sa voix aux méditations), Barbara, Dany, Halyna, Laurence, Marie-Emmanuel, Martial, Michel, Paolo, Stéfan et Vincent

Méditation – Le Souffle et la Mère

Lundi de Pentecôte, retour à l’ordinaire (du temps ordinaire!) … avec deux grands amis! L’Esprit Saint et Marie!! Jésus nous l’avait promis: “Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviendrai vers vous.” (Jn 14,18)

En ce lendemain de la venue de l’Esprit Saint, nous recevons cet Evangile de Jean au chapitre 19 qui nous invite à contempler Marie, la Mère de Jésus au pied de la croix. Depuis quelques années (2018) en effet, la mémoire de la Bienheureuse Vierge Marie Mère de l’Église a été fixée le lundi suivant la fête de Pentecôte, jour de la naissance de l’Église. Cette fête nous rappelle “comment la maternité divine de Marie s’étend, par la volonté de Jésus lui-même, à la maternité pour tous les hommes et aussi pour l’Église elle-même” [1].

La bonne nouvelle pour ce temps ordinaire qui recommence, ce temps du quotidien qui parfois pèse dans sa monotonie, c’est que Marie nous accompagne! Elle est aussi notre Mère, Mère de la Vie de l’Esprit qui en nous veut se déployer toujours plus librement. Vivre la Pentecôte, c’est pour tous les jours de l’année! Marie a appris à accueillir le don de cet “Hôte très doux de l’âme”, non seulement à Nazareth mais tout au long de sa vie de Mère de Jésus: “l’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre.” (Lc 1,35).

Comment n’aura-t-elle pas les mêmes gestes, les mêmes regards pour nous accompagner dans l’accueil du Consolateur au plus profond de nos existences? « Je vais t’instruire, te montrer la route à suivre, te conseiller, veiller sur toi.” (Psaume 32 (31)). C’est elle qui peut nous aider à recevoir “l’adoucissante fraîcheur de l’Esprit dans la fièvre. Dans le labeur, son repos. Dans les pleurs, le réconfort.” (cf. Séquence à l’Esprit Saint) Elle nous aidera à Le laisser, en nous, “laver ce qui est souillé, baigner ce qui est aride, guérir ce qui est blessé. Assouplir ce qui est raide, réchauffer ce qui est froid, rendre droit ce qui est faussé.” C’est la mission maternelle de Marie dans l’Eglise et pour chaque “frère de Jésus” et cela, jusqu’à la fin des temps. Une maternité sans fin.

Cette maternité que Marie a accueillie au pied de la croix était aussi “en vue de nous”. “Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »” Depuis toujours j’ai été frappée par ce verset. L’évangéliste semble nous dire d’abord (première phrase) qu’au pied de la croix seules trois femmes étaient présentes et “se tenaient” là. Cependant, dans la phrase suivante de la description de la scène, tout à coup apparaît – dans le regard de Jésus – “[Jésus, voyant sa mère, et près d’elle] le disciple qu’il aimait”. Comme si dans le regard de Jésus le disciple était “déjà là”, près d’elle, depuis toujours et pour toujours. Comme si de tout éternité nous étions “déjà là” nous aussi, “près d’elle”. « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.” Voilà la merveilleuse invitation pour ce temps de l’ordinaire: prendre Marie chez nous!

Ô toi dont la beauté[2]
Rayonne de clarté
À l’ombre de l’Esprit,
Ève nouvelle,
Laisse-nous découvrir
Le mystère de grâce
Où le monde renaît.

Le prix de ton amour
Demeure pour toujours
Caché dans nos moissons.
Mère des hommes,
Tu prépares en secret
Le ferment du Royaume
Et le pain de nos vies

 “Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé, pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. » C’est Marie, elle aussi, qui nous enseigne à écouter dans l’ordinaire de nos vies cette ultime Parole de Jésus. Son “J’ai soif” qui traverse l’histoire et le monde jusqu’à nous aujourd’hui. “Jésus a tant besoin d’amour et Il est si altéré qu’Il attend de nous la goutte d’eau qui doit le rafraîchir!… Ah, donnons sans compter, un jour Il saura dire: “maintenant mon tour.” écrivait la Petite Thérèse à sa soeur Céline dans une lettre en mai 1890. Et nous savons combien répondre à la soif de Jésus a été le moteur de toute la vie carmélite et … missionnaire de Thérèse de Lisieux!

Le “J’ai soif” de Jésus exprime son besoin vital de tendresse, de paix, de réconfort, de lumière, de conseil, de compassion, d’écoute profonde, de présence … dans chacun des membres de son Corps. Comme le petit Samuel de l’Ancien Testament qui “ne laissa rien tomber à terre de tout ce que [Dieu] lui avait dit.” (1 Samuel 3,19), Marie nous aidera  avec sa délicatesse toute maternelle à ne pas “laisser tomber” cette Parole que l’Esprit ne cesse de murmurer au coeur de la réalité, à l’écouter et la laisser nous convertir.

La soif actuelle et si urgente de Jésus ne serait-elle pas finalement que nous soyons “juste humains”? Il y a quelque jours, dans sa catéchèse du mercredi, le Pape Léon XIV disait ces mots qui m’ont profondément rejointe: “avant d’être une question religieuse, la compassion est une question d’humanité ! Avant d’être croyants, nous sommes appelés à être humains. […] Prions donc afin de pouvoir grandir en humanité, de telle sorte que nos relations soient plus vraies et plus riches de compassion.”[3]

Sachant que tout, désormais, était achevé, pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. »” Cette Parole écoutée un soir, au pied d’une croix dans une petite chapelle, est celle qui a “brisé ma surdité”[4] et a fait de ma vie une vie missionnaire. Ce matin du 9 juin, au coeur de notre humanité si blessée, au coeur de nos pays, de nos familles et communautés, on entend encore les mêmes mots: “J’ai soif”.

Sauve-moi par ton amour.” (Psaume 30,17)

Laurence Vasseur – vasseurlaurence@hotmail.com


[1] https://www.vaticannews.va/fr/vacances-liturgiques/marie-mere-de-l_eglise.html

[2] Hymne de l’office des lectures de ce jour de fête de Marie, Mère de l’Eglise:  Ô toi dont la beauté, CFC — CFC.

[3] https://www.vatican.va/content/leo-xiv/fr/audiences/2025/documents/20250528-udienza-generale.html

[4]Bien tard, je t’ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard, je t’ai aimée ! […] Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité” Saint Augustin, Les Confessions 10, 27.


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