No 256 – série 2024-2025
Évangile du jeudi 5 juin – 7ème semaine de Pâques
« Qu’ils deviennent parfaitement un » (Jn 17, 20-26)
En ce temps-là,
les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là,
mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.
Que tous soient un,
comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi.
Qu’ils soient un en nous, eux aussi,
pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée,
pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :
moi en eux, et toi en moi.
Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un,
afin que le monde sache que tu m’as envoyé,
et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
Père,
ceux que tu m’as donnés,
je veux que là où je suis,
ils soient eux aussi avec moi,
et qu’ils contemplent ma gloire,
celle que tu m’as donnée
parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.
Père juste,
le monde ne t’a pas connu,
mais moi je t’ai connu,
et ceux-ci ont reconnu
que tu m’as envoyé.
Je leur ai fait connaître ton nom,
et je le ferai connaître,
pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux,
et que moi aussi, je sois en eux. »
Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.
Veuillez noter que nous terminerons nos méditations ce dimanche 22 juin et que nous les reprendrons le lundi 8 septembre. Nous vous remercions de nous avoir lu durant toute cette année et nous espérons vous revoir en septembre. Bonnes vacances et que Dieu vous accompagne ! Alice (celle qui prête sa voix aux méditations), Barbara, Dany, Halyna, Laurence, Marie-Emmanuel, Martial, Michel, Paolo, Stéfan et Vincent
Méditation – Moi en eux, et toi en moi
Que tous soient un, comme toi Père, tu es en moi et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi… J’étais plongée dans cette communion fraternelle lors de la soirée de graduation de ma fille : cette clarté en ma vie. À mes côtés, elle tentait de repérer ses amis dans la foule alors que je guettais les signes de Sa présence au sein de tous ces présents que formaient ces enfants criant leur joie. Un mortier porté par une jeune femme au regard chargé de cette innocence que, comme parents, nous tentons farouchement de préserver arborait la mention À la grâce de Dieu. Un garçon aux lunettes trop grandes lui glissant sur le nez se frottait les quelques poils d’une barbe à venir. Il nous confessa son désir ardent de faire du chant au grand dam de ses parents. Ces derniers, centrés sur leur manque, ancrés dans leur insécurité, incapables d’accepter un fils artiste qui recherchait leur reconnaissance, lui coupaient sans cesse la parole, balayaient sa quête pour la réduire à une voix hors-champ. Il se mit alors à chanter, les anges nous ont effleurés. Puis, devant un stationnement, nous rencontrâmes un père, jurant avec joie en contemplant émerveillé, sa fille graduée, tatouée et percée du sourcil jusqu’au nombril. Appelons-le Mario. Mario me prend le bras, « c’est toi la mère de Clarté? »
Sans attendre de réponse de ma part, il me raconte vivre sur du temps emprunté depuis qu’il est aux prises avec les séquelles des vaccins reçus contre le coronavirus. Devant séjourner une semaine par mois à l’hôpital pour recevoir des traitements contre une affection rare des muscles, depuis les yeux jusqu’aux poumons, il fut réanimé à deux reprises. Je le contemplais émerveillée, ne pouvant m’empêcher de ressentir une joie intense que j’estimais franchement mal venue et déplacée. Au tragique de son existence, je répondais par un sourire irrépressible, je me sentais choyée, presque malgré moi, d’accueillir son témoignage de vie empruntée, de le contempler en train de savourer la graduation de sa fille. Je l’informai que j’allais prier pour lui, il me reprit le bras, le serra : « Ah mais je ne suis pas croyant, pas avec ce qui m’est arrivé! » Je haussai les épaules, conservant intact mon sourire, il s’empressa d’ajouter : « Je ne crois pas en Dieu, mais ce n’est pas grave, tu peux prier pour moi si tu veux, pis je te regarde et je sais que tu vas le faire ». Fixant le sol, laissant mon bras : « Mais je crois peut-être en l’énergie, comme celle que tu m’envoie, là là. Je te remercie. Je suis vraiment chanceux ». Puis il quitta, jurant à nouveau avec joie, tenant sa fille par la main tout en lui rappelant qu’il l’aimait de tout son amour.
L’émerveillement qui est le sourire emprunté aux anges ne provenait pas de moi. Pas plus que je n’étais l’origine de cette joie en guise de réponse au tragique. Émerveillement et joie se sont tous deux offerts, malgré moi, à cet homme vivant malgré tout. Alors que je trouvais ma réaction inappropriée, Dieu n’en avait que faire, il a emprunté mon temps, mes yeux et mon cœur pour se donner énergiquement et toucher ce père amoureusement. Seigneur, Tu étais en moi et moi j’étais dans sa joie, nous ne faisions qu’un; se reconnaissant tous les trois dans l’amour pour nos enfants, conscients de la chance inouïe d’être aussi croyants qu’un Père et, d’être remplis d’énergie… comme ses enfants aussi.
Barbara Martel – bmartel@lepelerin.org
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