No 97 – série 2025-2026
Évangile du jeudi 11 décembre 2025 – 2ème Semaine de l’Avent
« Personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste » (Mt 11, 11-15)
En ce temps-là,
Jésus déclarait aux foules :
« Amen, je vous le dis :
Parmi ceux qui sont nés d’une femme,
personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ;
et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux
est plus grand que lui.
Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent,
le royaume des Cieux subit la violence,
et des violents cherchent à s’en emparer.
Tous les Prophètes, ainsi que la Loi,
ont prophétisé jusqu’à Jean.
Et, si vous voulez bien comprendre,
c’est lui, le prophète Élie qui doit venir.
Celui qui a des oreilles,
qu’il entende ! »
Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.
Veuillez noter que l’équipe des méditations prendra une pause pour le temps des fêtes. La dernière méditation de 2025 sera pour le dimanche 21 décembre et nous serons de retour le lundi 5 janvier 2025. Nous vous remercions de nous avoir lu et avons hâte de vous retrouver en janvier ! Joyeux Noël et que Dieu vous accompagne ! Alice (celle qui prête sa voix aux méditations), Ange Lydie, Barbara, Colette, Halyna, Lucille, Marie-Emmanuel, Martial, Paolo, et Vincent.
Méditation – L’Avent, sa douceur contre notre fureur
En ce temps de l’Avent, en ce temps de l’Annonciation, la douceur nous travaille et nous hante avec les prophètes, avec le Messie. Du Carmel à l’Horeb, Élie s’est laissé précéder par ce Dieu qui annonce. En attente et désemparé, il s’est laissé purifier par la douceur d’une brise afin d’entreprendre sa mission d’aller furieusement oindre des rois. De la fureur à la douceur, Jean le Baptiste s’est laissé précéder par Dieu qui annonce. Ameutant tout le désert pour la conversion des Judéens, Jean a été touché par l’humilité de Jésus au Jourdain. Le cœur obéissant et missionnaire, il présentera le Christ non pas en conquérant mais comme l’Agneau de Dieu, celui qui enlève les péchés du monde (Jn 1.35).
Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent, le royaume des cieux subit la violence, et des violents cherchent à s’en emparer. La Parole de ce matin nous rappelle que l’Amour n’est pas aimé en ce monde déchiré, furieux et guerrier. D’Élie en passant par Jean-Baptiste jusqu’au Fils de l’homme, l’Amour s’est pourtant fait annonce prophétique, annonce incarnée, annonce d’une douceur appelée Royaume. L’Amour s’est livré, s’est laissé faire, comme un agneau pascal. Comment peut-il en être autrement là ou s’élève le plus petit des petits, là où ne peuvent entrer que les agenouillés ? C’est l’Amour, fragile, gratuit et dépendant comme un enfant, surtout s’il est grand. Mais libre encore, même décapité; donné encore, même crucifié.
Quand l’extérieur, ses bruits de fureur et de fin du monde s’estompent, c’est dans la prière et l’intérieur, qu’une brise légère jaillit. C’est le gémissement du cœur en travail, le murmure de l’Avent, c’est le bruit que fait la douceur quand elle se fait Annonce. L’Avent est ce temps qui interrompt la marche vers la mort pour remettre l’enfance devant, il est mystère qui nous précède en pétrissant notre cœur pour le rendre soyeux et brillant. C’est le mystère qui nous précède et contient déjà la royauté de notre être à naître dans son regard. L’Avent c’est la purification, le discernement, l’obéissance et la prière tous ensemble et en même temps, en un seul temps. De la fureur d’exister par ses moyens propres et blessés jusqu’à la douceur de vivre en remettant sa pauvreté entre Ses mains, l’Avent c’est la joie de l’amour toujours naissant qui nous fait annonce du Dieu vivant, éternellement.
Matthieu rédigeait en pleine fin de son monde, je rédige cette méditation alors que défile sur mon écran une violence inouïe qui lacère le vivant, balafre le Royaume. La peréscution se banalise, la destruction de la Création s’accélère, la technologie s’édifie en déshumanisant et les crises sociales rigidifient les liens, encensent la méfiance. À travers la fureur de son époque, en s’efforçant de préserver le caractère juif des fils d’Abraham, Matthieu a rédigé sur l’enfance. À travers la fureur de mon époque, je m’efforce de préserver notre part d’humanité et je rédige sur l’Avent, sur sa douceur comme résistance à la destruction du Royaume
Précédée par le mystère d’amour que je suis où Dieu traverse tous les précurseurs, il vient me rejoindre, ému, telle une brise dans ma frayeur. Dans cette fin du monde et dans mon désarroi, j’accueille son labeur intérieur, j’accueille l’Avent. Il veut faire de moi, il veut faire de nous, son œuvre de douceur, un cœur soyeux, au milieu de la fureur.
Barbara Martel – bmartel@lepelerin.org
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