No 259 – série 2024-2025
Évangile du dimanche 8 juin – Pentecôte
« L’Esprit Saint vous enseignera tout » (Jn 14, 15-16.23b-26)
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Si vous m’aimez,
vous garderez mes commandements.
Moi, je prierai le Père,
et il vous donnera un autre Défenseur
qui sera pour toujours avec vous.
Si quelqu’un m’aime,
il gardera ma parole ;
mon Père l’aimera,
nous viendrons vers lui
et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
Celui qui ne m’aime pas
ne garde pas mes paroles.
Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi :
elle est du Père, qui m’a envoyé.
Je vous parle ainsi,
tant que je demeure avec vous ;
mais le Défenseur,
l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom,
lui, vous enseignera tout,
et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »
Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.
Veuillez noter que nous terminerons nos méditations ce dimanche 22 juin et que nous les reprendrons le lundi 8 septembre. Nous vous remercions de nous avoir lu durant toute cette année et nous espérons vous revoir en septembre. Bonnes vacances et que Dieu vous accompagne ! Alice (celle qui prête sa voix aux méditations), Barbara, Dany, Halyna, Laurence, Marie-Emmanuel, Martial, Michel, Paolo, Stéfan et Vincent
Méditation – Le Souffle n’aime pas les bouteilles !
C’est l’amour qui donne accès au mystère de l’autre, et par sa parole, il peut exprimer ce qui l’habite. En laissant entrer cette parole en nous, nous sommes ainsi conduits, par pure gratuité, au mystère de l’autre, pour lequel les mots deviennent une crèche pour l’indicible.
Par sa Parole, le Christ nous révèle l’Amour du Père qui demeure toujours dans la vulnérabilité d’avoir besoin de notre ouverture et de notre accueil. Le soleil a beau briller, si les fenêtres demeurent closes, l’obscurité continue de rendre invisible, à nos propres yeux même, le mystère de notre demeure… au point que tout peut s’obscurcir de mépris et de condamnation dans la grille de lecture forgée à travers nos blessures.
Il nous invite à garder sa Parole, à la laisser descendre au précieux de notre intériorité. En fécondant notre terre, Elle fait surgir une Vie nouvelle en épousant notre vie. Il ne s’agit pas d’une fécondation « in vitro », dont la vie tiendrait à des manipulations extérieures dont nous serions les maîtres d’œuvre. Il s’agit de l’accueil d’un Souffle qui n’est pas de nous, à travers lequel le Christ et le Père viennent construire leur demeure en nous.
Cette Œuvre d’édification n’est pas ponctuelle, elle suscite une respiration rythmée par l’inspiration et l’expiration où la danse du Souffle nous tient en haleine, pour nous faire entrer dans cette communion qui est le pays de Dieu.
On ne met pas le Souffle dans une bouteille… ni dans celle de nos connaissances, ni dans celles de notre expérience. Le Souffle meurt dès qu’on veut le posséder ou le mettre au service de notre propre sagesse. La Pentecôte nous révèle le Don de ce Souffle de Dieu offert à toute personne pour une œuvre de communion qui se tisse à travers le dialogue de nos différences, inscrites dans l’unicité de l’être-don de chaque personne. La relation profonde entre nous et avec le Christ, permet à l’Esprit cette mise en chantier à travers laquelle se construit la demeure de Dieu en nous et par nous. Nous apprenons ainsi à entendre comment l’Esprit parle à travers les mots de l’autre, sa langue, sa manière de parler. Ce n’est pas parce que nous ne comprenons pas la langue de l’autre, qu’il ne dit rien. L’Esprit lui-même suscite ces mots à travers lesquels quelque chose du Souffle se donne à entendre.
Dans les cahiers à colorier des enfants, nous retrouvons parfois une page sur laquelle des chiffres sont jumelés à des points, accompagnés par quelques traits, encore incohérents. On demande aux enfants de tracer des lignes entre les points, dans l’ordre numérique. Les enfants sont ainsi conduits progressivement à la découverte d’un dessin qui leur était resté énigmatique. C’est ce qui unit les points, parfois très distants l’un de l’autre, qui donne naissance au dessin. Si un point considère qu’il n’en vaut pas la peine et qu’il s’efface… ou si un point considère que c’est lui qui a raison et qu’il demande aux autres points de le rejoindre, c’est la mort du dessin !
À l’occasion d’une rencontre dernièrement, je prenais conscience qu’à travers mon écoute, j’étais resté « accroché » à l’événement douloureux qui m’avait été exprimé en début de rencontre, me précisant intérieurement en moi-même ce qu’il me semblait important de regarder… J’ai réalisé, au fil de la rencontre, à travers sa prise de parole, que la personne était rendue plus loin et que j’avais été sourd au mouvement qui s’élaborait pourtant sous mes yeux. La perception initiale juste était déjà « passée date » sous le Souffle de l’Esprit. On ne peut pas mettre le Souffle dans une bouteille !
Le Souffle est sans frontière… La relation entre nous, où nous ne sommes jamais orphelins de son Esprit, permet que se dévoile petit à petit l’Œuvre de l’Esprit, dans cet « au milieu de nous » fait d’identité et de communion.
Contrairement aux points figés sur la page du cahier à colorier, chacun est conduit au dévoilement de son identité filiale, pour une communion à travers laquelle l’Esprit édifie son Œuvre. Notre vie n’est plus un point banal, sans signification… À travers le Souffle qui porte le secret de notre vie, son Visage s’esquisse… Il ne s’agit point d’une image inerte… Dans ce chantier inachevé de la communion qu’Il suscite, le dialogue de nos « feux » nous met en présence de son Amour qui nous sauve.
La fidélité au Souffle fait de nous des nomades, émerveillés d’être conduits, vers la Vie nouvelle, même dans l’ignorance et l’inusité du chemin !
Au milieu même de l’effondrement de nos tours de Babel, le Souffle nous rejoint et nous appelle.
Paolo Maheux – maheux.paolo@gmail.com
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