No 21 – série 2025-2026

Évangile du vendredi 26 septembre 2025 –  S. Jean de Brébeuf et Isaac Jogues, prêtres, et leurs compagnons, martyrs

« Si le grain de blé meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 24-26)

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Amen, amen, je vous le dis :
si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas,
il reste seul ;
mais s’il meurt,
il porte beaucoup de fruit.
Qui aime sa vie
la perd ;
qui s’en détache en ce monde
la gardera pour la vie éternelle.
Si quelqu’un veut me servir,
qu’il me suive ;
et là où moi je suis,
là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu’un me sert,
mon Père l’honorera. »

Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.

Méditation – Aimer signifie se donner

Nous avons déjà entendu du Christ la parabole du semeur, qui est décrite dans les Évangiles synoptiques du Nouveau Testament (cf. Mt 13, 1-23 ; Mc 4, 1-20 ; Luc 8, 4-15). À la différence de ces Évangiles, où la semence est identifiée à la Parole de Dieu, chez saint Jean, c’est Jésus lui-même qui s’identifie avec ce qui est la graine. Cette graine meurt jetée dans le sol du tombeau pour porter un fruit abondant de résurrection.  Quiconque veut l’imiter en cela suit le même chemin et s’unit à sa gloire. Elle se révèle le plus pleinement dans l’ « élévation sur la croix ». La croix délibérément assumée et choisie par le Christ exprime le plus pleinement sa gloire. En lui est enraciné le mystère de la fertilité du grain, car c’est de lui que jaillit la vie. L’égoïsme, la fuite et l’évitement de la croix sont stériles.

Cet évangile nous est donnée à méditer quand l’Église canadienne célèbre le mémoire des saints martyrs canadiens : Jean de Brébeuf, Noel Chabanel, Antoine Daniel, Charles Garnier, René Goupil, Isaac Jogues, Jean de la Lande et Gabriel Lalemant, les porteurs de la Bonne Nouvelle au Canada. Au milieu du 17ᵉ siècle, ils sont partis de la France, en répondant à l’invitation de Jésus d’aller et de proclamer l’Évangile à toutes les nations (cf. Mt 28, 19)*. Ils aimaient la vie, ils aimaient les aventures, mais de plus ils aimaient le Christ et ils voulaient le servir et le suivre. Prévoyaient-ils qu’ils seraient des martyrs en se rendant dans ce pays lointain ? Il est probable que non. Ils ont simplement été fidèles au Christ jusqu’à la fin. Dans ces circonstances des offensives des Iroquois contre les Hurons, leurs vies étaient broyées comme du grain, mais leur mort est devenue une semence pour de nouveaux chrétiens et de nouvelles vocations monastiques. Jusqu’à aujourd’hui, nous bénéficions des fruits qui ont germé et qui ont façonné la société, en la faisant fermenter avec le levain du royaume de Dieu. Ils ont perdu la vie, mais ils continuent à vivre dans leurs œuvres et dans la mémoire de l’Église.

Dans la société contemporaine, nous faisons face à d’autres défis; nous sommes impliqués dans d’autres luttes et affrontements que ceux qui prévalaient au XVIIᵉ siècle. Cependant, nous pouvons nous inspirer de l’exemple de ces martyrs pour servir le Christ et le suivre jusqu’à la fin, là où nous sommes. Nous sommes tous appelés à être des témoins de Vérité et d’Amour. Cela ne signifie pas que nous sommes tous appelés à être des martyrs pour la foi, bien qu’il y ait encore de nombreux endroits dans le monde où les chrétiens versent vraiment leur sang pour le Christ. Souvent, cela se fera de manière discrète et cachée, dans le travail quotidien bien fait, dans le souci de la famille, dans la fidélité aux amis, dans la proximité avec les pauvres et les malades. C’est aussi une façon de transformer le monde de l’intérieur, par une vie enracinée en Dieu et consacrée au service des autres.

Aujourd’hui le Christ nous rappelle que nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu Amour. Il n’y a pas d’autre chemin pour nous épanouir et réaliser profondément le potentiel caché en nous que la voie d’amour, le don désintéressé de nous-mêmes. C’est ainsi que nous aurons accès à la Vie en plénitude.

*Cf. Habités par sa Parole. Les vénérables, bienheureux et saints du Canada. Les Éditions Novalis 2013, p. 127-128.

Halyna Kryshtal – hkryshtal@lepelerin.org


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