No 236 – série 2024-2025

Évangile du vendredi 16 mai 4e semaine de Pâques

« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 1-6)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »

Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.

Méditation – « Que votre cœur ne soit pas bouleversé »

Avoir un « cœur bouleversé », qui ne connait pas cela ? Suite à des expériences d’abandon, de blessure, de désillusion, d’injustice ou de perte d’un être cher, chacun décrit à sa façon ce cœur brisé, agité, perturbé, secoué, troublé … Il existe des moments dans la vie qui secouent la personne à tel point qu’elle est complètement brisée. Dans la tradition biblique, le cœur représente le noyau de l’existence, l’origine de la conscience, le lieu sacré intérieur où la personne fait l’expérience de Dieu. Donc, quand le cœur est troublé, cela affecte toute la personne et toutes ses relations.  Dans une certaine mesure, tout son univers s’effondre, tout est en désordre. « Mettre en désordre un lieu, une chose », c’est la signification pour le verbe « bouleverser », donnée dans le dictionnaire  (https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/bouleverser/10555).

Le désordre représente le chaos, l’absence de clarté, en d’autres termes, la perte de la paix que Saint Augustin a défini comme « la tranquillité de l’Ordre ». C’est vraiment l’état grave pour la personne. Dans le chaos, il y a également une désorientation, une absence de repères, une vision floue sur la voie à suivre. La dispersion de l’attention sur ce qui est essentiel dans la vie renforce ce constat de désorganisation intérieure. La personne ne peut pas progresser si elle a égaré son objectif, si elle a perdu de vue le but de sa traversée. Si on ne sait pas où aller, comment peut-on choisir le bon chemin pour en sortir ? Pour quelqu’un en constante création, l’immobilité ou la stagnation pourrait être l’état le plus redoutable. C’est un état de dégradation progressive. Pour vivre, il faut être en mouvement, en chemin.

« Que votre cœur ne soit pas bouleversé » : quelle bonne nouvelle et quel vœu important que le Christ fait à ces disciples avant son départ ! Autrement dit, Il les incite à maintenir leur cœur en état de sérénité, de tranquillité et d’ordre, indépendamment des situations qu’ils vont rencontrer. Il forme ses disciples en les encourageant à se concentrer sur l’essentiel : « Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. » Dans le chapitre précédent, Jésus laisse à ses disciples une sorte d’héritage sous la forme de ce passage de l’Évangile : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres » (J 13, 34). Par sa Parole, Jésus nous révèle aussi l’avenir qui nous attend : être avec Lui dans la maison du Père.  

Ainsi le Christ nous montre que la foi, l’espérance et la charité sont ce qui nous aide à être dans l’ordre établi par Dieu, elles nous aident à ne pas tomber en poussière à cause des diverses tempêtes de la vie. L’essentiel est là : Dieu est présent, son amour demeure inébranlable et Il veut nous avoir avec Lui pour l’éternité.

Permettez-moi, à la fin de cette méditation, de vous faire part de l’une des expériences que j’ai apprises au cours de mes nombreux voyages. J’ai observé un fait intrigant : chaque fois que je découvrais une nouvelle ville, elle ne me semblait plus inconnue si quelqu’un de mes amis ou des personnes que je connaissais y résidait. Et elle me paraissait encore plus chaleureuse si quelqu’un venait me chercher à la gare ou à l’aéroport. J’étais conscient que je pouvais non seulement m’attendre à une réception chaleureuse, mais également à du soutien en cas de besoin. C’est la relation que j’entretenais avec une personne qui modifiait totalement ma façon de voir cet endroit.

J’ai fait le lien entre cette expérience et la pensée sur la mort, la porte par laquelle chacun de nous devrait passer pour arriver à la maison du Père céleste. Cette perspective, souvent effrayante du point de vue humain, s’ouvre différemment dans la lumière des paroles du Christ : « Je pars vous préparer une place… ». C’est la relation avec Lui qui fait toute une différence ! En embrassant la Vérité qu’Il nous dévoile, en empruntant le Chemin qu’Il est, inondons nos cœurs brisés et bouleversés de la Vie éternelle qu’Il nous procure avec générosité.

Halyna Kryshtal – hkryshtal@lepelerin.org


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