No 70 – série 2025-2026
Évangile du vendredi 14 novembre 2025 – 32e semaine du temps ordinaire
« Le jour où le Fils de l’homme se révélera » (Lc 17, 26-37)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme cela s’est passé dans les jours de Noé, ainsi en sera-t-il dans les jours du Fils de l’homme. On mangeait, on buvait, on prenait femme, on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche et où survint le déluge qui les fit tous périr. Il en était de même dans les jours de Loth : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; mais le jour où Loth sortit de Sodome, du ciel tomba une pluie de feu et de soufre qui les fit tous périr ; cela se passera de la même manière le jour où le Fils de l’homme se révélera. En ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse, et aura ses affaires dans sa maison, qu’il ne descende pas pour les emporter ; et de même celui qui sera dans son champ, qu’il ne retourne pas en arrière. Rappelez-vous la femme de Loth. Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera. Je vous le dis : Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit : l’une sera prise, l’autre laissée. Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain : l’une sera prise, l’autre laissée. » Prenant alors la parole, les disciples lui demandèrent : « Où donc, Seigneur ? » Il leur répondit : « Là où sera le corps, là aussi se rassembleront les vautours. »
Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.
Méditation – Vivre en veilleur du Royaume
Ouvrons le journal, ou consultons les dernières nouvelles sur nos smartphones : toujours plus d’informations bouleversantes ou inquiétantes nous atteignent, au risque de mettre à mal notre espérance, notre foi en l’homme et notre désir d’un monde meilleur…
L’Evangile de ce jour ne vient-il pas ajouter encore à notre inquiétude, tant il fait écho à une actualité bien présente ? Mais le Christ ne parle pas pour semer la peur : il appelle à la vigilance du cœur, à une lucidité habitée par la foi.
En cette fin d’année liturgique, la Parole nous oriente vers l’attente du Royaume, non comme un événement lointain, mais comme une réalité déjà à l’œuvre dans le monde et dans nos vies. Jésus nous rappelle que cette ouverture au Royaume ne peut se faire sans un certain détachement : être prêt à se mettre en route, à tout moment, sans s’agripper à ce qui nous rassure, ni à ce qui fait le confort de notre quotidien. L’enjeu n’est pas de mépriser la vie ordinaire, car il est bon de manger et de boire, de se marier et de travailler : cela fait partie intégrante de notre condition d’hommes. Jésus ne le met pas en cause ; il nous invite seulement à le vivre dans une juste liberté, en l’orientant vers l’essentiel.
Ce que le Christ vient questionner, c’est notre manière de vivre : sommes-nous enracinés dans le présent comme des veilleurs, ouverts à la venue du Royaume, ou bien endormis dans nos sécurités ? Le risque est grand de se laisser absorber par l’urgence, le souci ou la réussite, au point d’oublier la dimension ultime de notre existence. Or, c’est précisément l’espérance du Royaume qui donne sens et profondeur à tout le reste. Elle ne nous détourne pas du monde : elle nous apprend à y habiter autrement, avec un cœur libre et attentif.
Cette liberté intérieure est au cœur de tout chemin spirituel. Elle ne s’obtient ni par l’effort ni par un renoncement volontariste, mais par une conversion du regard. Dans l’accompagnement, nous voyons l’importance d’aider chacun à discerner ce qui, dans sa vie, conduit vers la Vie ou au contraire enferme dans la peur et la possession. Être prêt à tout laisser derrière soi, comme le dit Jésus, c’est consentir à vivre dans la confiance que Dieu est déjà là, au cœur même de nos fragilités et de nos épreuves.
Vivre les yeux du cœur tournés vers le Royaume, c’est apprendre à accueillir chaque jour comme un espace d’éternité. C’est reconnaître, au sein même des limites du monde présent, les signes discrets de la Présence qui vient. Le Christ nous invite à une vigilance habitée, non par l’angoisse, mais par le désir : celui d’un cœur libre, attentif, prêt à aimer jusqu’au bout. Car le Royaume n’est pas seulement ce que nous attendons : il commence à se déployer chaque fois que nous choisissons de vivre selon l’Évangile, dans la foi, la confiance et la paix.
Sr Marie-Emmanuel Raffenel – raffenel@gmail.com
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