No 98 – série 2025-2026

Évangile du vendredi 12 décembre 2025 – Bienheureuse Vierge Marie de Guadaloupé

Ils n’écoutent ni Jean ni le Fils de l’homme. (Mt 11, 16-19)

En ce temps-là,
Jésus déclarait aux foules :
« À qui vais-je comparer cette génération ?
Elle ressemble à des gamins assis sur les places,
qui en interpellent d’autres en disant :
“Nous vous avons joué de la flûte,
et vous n’avez pas dansé.
Nous avons chanté des lamentations,
et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine.”
Jean est venu, en effet ; il ne mange pas, il ne boit pas,
et l’on dit : “C’est un possédé !”
Le Fils de l’homme est venu ; il mange et il boit,
et l’on dit : “Voilà un glouton et un ivrogne,
un ami des publicains et des pécheurs.”
Mais la sagesse de Dieu a été reconnue juste
à travers ce qu’elle fait. »

Veuillez noter que l’équipe des méditations prendra une pause pour le temps des fêtes. La dernière méditation de 2025 sera pour le dimanche 21 décembre et nous serons de retour le lundi 5 janvier 2025. Nous vous remercions de nous avoir lu et avons hâte de vous retrouver en janvier ! Joyeux Noël et que Dieu vous accompagne ! Alice (celle qui prête sa voix aux méditations), Ange Lydie, Barbara, Colette, Halyna, Lucille, Marie-Emmanuel, Martial, Paolo, et Vincent.

Méditation – Entrer dans la danse de Dieu

« À qui vais-je comparer cette génération ? » demande Jésus. Ce qu’il dénonce n’est pas un défaut propre à un peuple ou à une époque (même pas celui des français connus pour n’être jamais contents !) : il pointe une résistance universelle du cœur humain. Cette difficulté à se laisser rejoindre, cette manière de tenir à distance ce qui pourrait pourtant nous faire vivre. Nous ne sommes pas toujours prêts à entrer dans la joie quand elle frappe à notre porte, ni à accueillir un appel à la conversion lorsqu’il se présente. Nous cherchons parfois la faille, le détail qui permet de ne pas bouger, de ne pas être atteints. Comme si rester sur le seuil nous protégeait de quelque chose… ou de quelqu’un.

Jésus met en scène des enfants qui jouent sur la place : l’un propose une danse, l’autre une lamentation. Les deux invitations sont refusées. Ce que souligne Jésus, c’est la fermeture : une indisponibilité intérieure à la rencontre, que cette rencontre passe par la joie ou par les larmes. Le problème n’est pas la danse, ni la mélodie de deuil : le problème, c’est que le cœur reste à l’écart. Un cœur qui observe, analyse, juge… mais qui ne s’engage pas.

L’Avent, dans lequel ce passage s’inscrit, est ce temps où Dieu renouvelle son invitation à entrer dans la joie. Non pas une joie artificielle ou forcée, mais celle d’un Dieu qui vient au-devant de l’humanité, qui partage sa vie, sa fragilité, son quotidien. Pourtant, même devant une telle invitation, nous pouvons rester enfermés dans nos tristesses, nos amertumes, nos fatigues. Comme si répondre à la joie était trop risqué, comme si la fête demandait un dépouillement qui nous ferait peur.

La venue du Sauveur est une fête parce qu’elle est relation : une rencontre offerte, une proximité qui transforme. Et Jésus, inlassablement, nous appelle. Il ne renonce jamais. Mais son appel nous invite à lâcher ce qui nous alourdit, à quitter nos protections intérieures pour entrer dans la danse de la vie.

Viendra aussi un temps pour les larmes, pour la conversion, pour la compassion envers le Christ dans son chemin de croix et envers nos frères et sœurs qui traversent l’épreuve. La vie spirituelle n’est pas un refus de la douleur : elle est une capacité à la traverser avec un cœur ouvert, un cœur capable de pleurer comme de se réjouir. L’enjeu n’est pas de se laisser gouverner par nos émotions, à « fleur de peau », mais de ne pas les tenir à distance. Vivre « à fleur de cœur », c’est entrer dans la vérité de ce que nous ressentons, et laisser cette vérité nous relier aux autres.

Oserai-je me laisser emporter au-delà de moi-même face aux invitations que le Seigneur m’envoie dans le quotidien : face à celui que je croise à la prison et dont les actes commis me répugnent, face au mendiant que je salue au coin de ma rue, face à ma sœur qui me déconcerte et parfois m’agace ? L’évangile de ce jour vient me réveiller, m’inviter à accueillir comme une visitation chaque personne rencontrée, avec douceur et fermeté.

Comme un murmure du Cantique des Cantiques : « Lève-toi, mon amie, ma toute belle, et viens… » C’est l’invitation d’un Dieu qui veut nous voir vivre de tout notre cœur.

Seigneur Jésus, conduis-moi, jour après jour, dans la danse de ton Royaume.

Sœur Marie-Emmanuel Raffenelraffenel@gmail.com



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