No 237 – série 2024-2025

Évangile du samedi 17 mai 4e semaine de Pâques

« Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14, 7-14)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. » Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres. Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père, et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai. »

Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.

Méditation – Tu es demande éternelle !

L’anthropologie développée au Pèlerin est une illustration de ce passage. Jésus y dit : « Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres ». Ces paroles que Jésus dit sont celles du Père, car Il est la Parole du Père. Et, dans ces paroles qu’il dit, il y a la parole que toute personne est. Chaque personne est une parole de Dieu unique dans l’Unique Parole qu’est le Fils. Si bien que c’est le Père même qui fait son œuvre en nous ou qui fait de nous son œuvre, car, en sa Parole unique, Il nous engendre dans l’Esprit. Entrer chacun.e dans un tel mystère implique une « révélation (…), non de la chair et du sang, mais de (notre) Père qui est dans les cieux » (Mt 16, 17).

Jésus nous demande face à cette révélation : « Croyez-moi : (…) croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes », c’est-à-dire « croyez au moins au Père et à l’œuvre extraordinaire que vous êtes ».  Mais comment se connaître vraiment sans connaître le Fils qui nous révèle le Père ?! De fait, nous ne pouvons nous connaître sans donner foi au Fils qui naît en nous et qui, naissant en nous, nous communique la parole de Dieu unique que nous sommes appelés à être en Lui.

C’est là l’ineffable miracle de notre vie : elle est vie en le Fils ou elle est Vie du Fils. Se connaître est la seule façon de connaître le Fils et, ainsi, le Père. Nous sommes loin des approches psychologiques, car laquelle pourrait nous dire que Dieu a voulu se faire connaître en empruntant notre chair, en prenant chacun de nos visages ou en se révélant par le don unique de chacun.e. Ou encore qui saurait affirmer : « Qui m’entend entend le Père ! » ou « Qui me voit le Père ! ».

« Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes » que vous êtes !  La foi en Dieu passe par la foi en nous. L’amour de Dieu passe par l’amour de soi.  Si vous voulez mesurer votre foi et votre amour, mesurez-la à partir de votre foi en vous et en votre prochain. Dieu a bien fait les choses : Il a rendu la foi et l’amour très accessibles et, pourrions-nous dire, Il s’est assuré que, jamais, nous ne perdions de vue l’humain dans une évasion vers le Ciel. Quand un dirigeant de pays dit qu’il a la foi et qu’il initie une guerre, sa foi n’est que mensonge et on ne devrait jamais croire un tel homme, car on adhère au mal qu’il profère.

Nous sommes plutôt appelés, par notre don de Vie, à être l’œuvre de Dieu, et, plus nous le deviendrons, plus nous serons et ferons l’œuvre du Père et plus nous communiquerons sa Vie au monde. Nous ne sommes pas un simple pain du monde mais un pain de Vie par lequel l’Amour et la Vie de Dieu sont partagés.  C’est pourquoi « dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). En bien comme en mal, tout ce que nous faisons à notre frère ou à notre sœur, c’est à Dieu même que nous le faisons. Si nous le faisons en bien, nous donnons à Dieu de naître en l’autre et tout ce que nous faisons en mal blesse ce qui a de plus précieux en l’autre.

Et Jésus ajoute : « tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai ».  Vivre comme fils ou fille dans le Fils et prendre visage du Père, c’est devenir sur la terre comme au Ciel une demande vivante, une prière incessante d’Amour par, avec et en le Fils au Père dans la vive flamme d’Amour de l’Esprit. Demander n’est donc pas simplement dire des paroles de demande, c’est crier, par notre être de fils ou de fille, la Vérité de Dieu. Tu es demande éternelle du Père en le Fils sous le souffle de l’Esprit !  Comment n’y répondrait-Il pas ?!!!

Stéfan Thériault – stheriault@lepelerin.org


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