No 230 – série 2024-2025
Évangile du samedi 10 mai – 3e semaine de Pâques
« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)
En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !… C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.
Veuillez noter que les méditations en format audio sont temporairement indisponibles et seront de retour à partir de la semaine du 12 mai. Merci de votre compréhension !
Méditation – Tu as mis la main sur moi
« Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais !
Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées.
Que je marche ou me repose, tu le vois, tous mes chemins te sont familiers.
Avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres, déjà, Seigneur, tu le sais.
Tu me devances et me poursuis, tu m’enserres, tu as mis la main sur moi.
Savoir prodigieux qui me dépasse, hauteur que je ne puis atteindre !
Où donc aller, loin de ton souffle ? où m’enfuir, loin de ta face ?
Je gravis les cieux : tu es là ; je descends chez les morts : te voici » (Ps 138, 1-8).
Cette réalité du Psaume 138, les apôtres l’ont vécue à un degré jamais encore connu, celui d’un Dieu incarné, qui marche avec eux et qui a embrassé toute la vie humaine. Ils sont déjà touchés par cet « Esprit qui fait vivre » et ils saisissent, encore confusément, qu’ils sont venus à Lui parce que le Père les Lui a donnés. Alors, pris par cette réalité surnaturelle et poussés par l’Esprit, ils ne peuvent que répondre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu ».
Voilà ce qui doit constituer pour nous le quotidien de nos jours. Tout humain est né de la Parole et, par sa rencontre avec le Christ, découvre dans une profondeur exceptionnelle que ce Fils, cette Parole, est vivante en lui. Comme les apôtres, chacun.e est appelé.e à être une incarnation de cette Parole unique du Père, au point que, lorsque l’on s’assoit, se lève, marche ou se repose, Il nous devance, nous poursuit, nous tient en sa main, habite notre cœur, épouse tout notre être,…
Nous donnant son Esprit, il nous ouvre à « ce savoir prodigieux qui nous dépasse » et à cette « hauteur qui nous est donné d’atteindre qu’en Lui ». Les apôtres expérimentent, et c’est ce que nous sommes tous appelés à vivre, « où donc aller, loin de ton souffle ? où m’enfuir, loin de ta face ? ». Son Souffle pénètre tout en nous : qu’il nous aide à gravir les cieux ou qu’Il nous accompagne dans la mort, « Te voici ».
De qui ou de quoi aurions-nous crainte ! Dans nos vies et en accompagnement, nous sommes témoins des inquiétudes d’entrer dans la mort du mal en nous ou, encore, que nous sommes terrifiés par les violences du monde, mais Il est là. Nous ne sommes jamais seuls, jamais loin de sa face, jamais abandonnés par l’Esprit.
Même le « savoir qui nous dépasse » « nous scandalise », dira l’Évangile d’aujourd’hui, comme si, pour notre pauvre esprit, le dépassement qui accompagne la réalité Divine devient une pierre d’achoppement. Et, ce scandale réfère pour les juifs à entendre qu’il est ce Pain de Vie descendu du ciel, que tous sont appelés à manger pour avoir la Vie éternelle.
Face à cette Présence du Fils en nous et de nous dans le Fils et à cette Présence qui nous épouse en tout ce que nous vivons, ne nous est demandée que la foi. Cette foi totalement abandonnée à sa Présence. Cette foi qui est prête à l’accompagner aux cieux comme dans la mort et qui fait de notre existence une vie par avec et en Lui. La foi rend tous nos chemins familiers à Dieu. Rien ne se vit plus sans Lui, sans l’assurance de la foi en sa Présence. Tout est saisi dans le mystère de sa résurrection, d’une vie qui ne peut plus se vivre qu’en résurrection, car tout est retourné de l’intérieur par le Fils vers le Père dans l’Esprit. Il a « mis la main sur nous », si bien que tout en nous retrouve le chemin de la maison Divine !
Stéfan Thériault – stheriault@lepelerin.org

DROIT D’AUTEUR
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