No 225 – série 2024-2025
Évangile du lundi 5 mai – 3e semaine de Pâques
« Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle » (Jn 6, 22-29)
Jésus avait rassasié cinq mille hommes, et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer. Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui. Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce.
Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »
Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.
Veuillez noter que les méditations en format audio sont temporairement indisponibles et seront de retour à partir de la semaine du 12 mai. Merci de votre compréhension !
Méditation – Croire en celui que Dieu a envoyé
L’enseignement prolongé de Jésus avait nourri les cœurs, et la multiplication des pains avait rassasié la foule affamée. Les disciples s’étaient ensuite éloignés, prenant la mer et affrontant la fureur des flots, jusqu’à ce que Jésus vienne à leur rescousse pour apaiser la tempête et leur permettre d’achever la traversée.
La mer, pour les juifs de ce temps, ce n’était pas la Côte d’Azur où l’on passe ses vacances… Elle était plutôt le symbole du chaos et de la mort, particulièrement pour ceux qui ne savaient pas nager. Il fallait donc une réelle détermination pour que cette foule s’embarque elle aussi à la recherche de Jésus mystérieusement disparu, sans qu’ils l’aient vu prendre place avec les disciples.
Leur question à l’arrivée est étonnante : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? », comme s’il avait à rendre compte de son emploi du temps ! interrogation banale, décalée, telle que l’on en formule parfois quand on est déconcerté, inquiet ou tout simplement quand on ne sait pas quoi dire.
Combien de fois nous aussi, face à Dieu, posons-nous des questions décalées, éloignées de l’essentiel, parce que nous sommes déroutés ou en quête de repères.
Jésus ne s’y méprend pas, et ne cherche aucunement à répondre à cette interpellation. Il discerne ce qui habite ces hommes et ces femmes : une faim plus profonde que celle du pain partagé la veille. Une quête encore inconsciente, mais réelle, qui les pousse à affronter leurs peurs et à traverser la mer.
A son tour, il interroge la motivation de ceux qui ont bravé les flots pour le retrouver. Oui, ils ont bel et bien été embarqués dans une quête qui les dépasse, qui les a déjà entraînés au-delà de leur peur naturelle de la mer, une quête qui ne se limite pas au pain qu’ils ont mangé. Il les invite à élever leur regard, à dépasser la simple recherche du pain qui rassasie un instant, pour désirer cette nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle. Cette orientation demande à être explicitée, concrétisée : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » La bonne volonté est là, je les imagine se retroussant déjà les manches… Jésus déplace leur attente. Avec lui, il n’y a jamais de recette, de plan préétabli. Il ne donne pas une liste de tâches, mais les oriente vers l’essentiel : la foi. Croire en celui que Dieu a envoyé. Car ce n’est pas l’accumulation d’actions qui nous ouvre au Royaume, mais l’accueil humble et confiant de cette relation vivante avec le Christ. Une foi qui, ensuite, inspire nos œuvres et éclaire nos choix.
Aujourd’hui encore, il nous invite à interroger nos propres quêtes. Que cherchons-nous vraiment ? Qui cherchons-nous en définitive ? Quelle quête nous fait nous mettre en route ?
Seigneur Jésus, tu connais la faim de nos cœurs, celle qui nous pousse parfois à chercher l’éphémère, et celle, plus profonde, qui aspire à ce qui demeure.
Fais grandir en nous cette foi simple et confiante, qui accueille ta présence.
Que ton Esprit nous guide aujourd’hui vers ce qui nourrit vraiment l’âme et éclaire nos pas sur les chemins de fraternité qui nous ouvrent à la vie éternelle.
Sr Marie-Emmanuel Raffenel, OP – raffenel@gmail.com

DROIT D’AUTEUR
La méditation peut être partagée à toutes et à tous, en tout ou en partie, mais le nom de l’auteur et l’indication du centre le Pèlerin avec l’adresse du site (www.lepelerin.org) doivent être inscrits, car les droits d’auteur demeurent. Merci de votre compréhension.