No 221 – série 2024-2025
Évangile du jeudi 1er mai – 2e semaine de Pâques
« Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main » (Jn 3, 31-36)
« Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous. Celui qui est de la terre est terrestre, et il parle de façon terrestre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous, il témoigne de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. Mais celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai. En effet, celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l’Esprit sans mesure. Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. »
Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.
Veuillez noter que les méditations en format audio sont temporairement indisponibles et seront de retour à partir de la semaine du 12 mai. Merci de votre compréhension !
Méditation – La main du Fils dans la mienne
La Parole de ce matin, « Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main » est tissée de tous ces dons et ces donations que l’on retrouve dans les Évangiles. Le Père qui donne la moitié de ses avoirs au fils cadet, le paralytique qui se laisse hisser au travers d’une toiture par des inconnus pour être déposé aux pieds du Fils, cette femme adultère ou cette Samaritaine condamnées des leurs et dont la dignité fut confiée aux mains vides ainsi qu’au regard de plénitude du Fils. Par le Fils, la roche, la cruche et éventuellement le grabat furent laissés au sol alors que la dignité de ces dons de Dieu fut relevée. Si tu savais le don de Dieu que tu es et par lequel, il se donne.
Ce Dieu Amour et fragile ne pouvait que se remettre tout entier dans la main du Fils car l’amour meurt de ce qu’il n’est pas aimé. C’est le Christ qui suscite et re-suscite l’Amour malgré nos péchés, malgré nos refus d’amour. Dieu ne s’est jamais absenté de l’humain, ce sont plutôt les hommes et les femmes qui ont tari la source d’Amour par leur refus, par leur absence, le rendant ainsi orphelin. Le Christ est demeuré solidaire à Dieu, il est Fils. Le Christ est aussi resté solidaire de tous les refus d’amour, les nôtres et les plus anciens, sans y échapper, en se livrant. La main qui bénit, la main qui guérit et qui libère est aussi la main crucifiée pour l’Amour qui est son Père. Cette main du Fils, c’est l’ouverture par laquelle Dieu se livre en toute fragilité, nous touche de l’intérieur et se donne aux autres, nous façonnant don singulier à sa ressemblance.
Cette main tendue pour nous du Fils qui recueille tout Dieu, nous montre que ce n’est pas en intervenant que nous deviendrons vivants mais en nous livrant, les paumes ouvertes. Tout comme le Christ se livre, tout entier et tout réel, aux creux de notre main lors de l’eucharistie qui nous donne à vivre depuis des millénaires. Se livrer, se donner, exige un investissement tout entier de son être sans recherche de soi comme les amoureux et comme les enfants. N’est-ce pas là l’essence même de l’amour, sa bonté, son agir et son efficacité comme nous le rappelait la petite Thérèse, comme l’incarnait Marie. Aimer, c’est se donner soi-même, se configurer au Christ depuis sa naissance en nous jusqu’à chaque acte de vie rempli d’amour. Comme la main du Fils, que chacun de nos gestes rendent grâce à tout l’amour fou de ce Dieu remis en nos mains. Que nos mains soient tendues, ouvertes, jointes, tremblantes ou clouées, qu’elles demeurent signe de donation en ce monde, qu’elles soient délivrance et pour les autres, livraison de soi.
En cette Pâques qui se poursuit et nous remet l’amour qui se donne et nous ressuscite par le Fils au creux de nos mains, rendons grâce à chaque instant, à chaque souffle. Par une caresse, une poignée de main, un geste de réconfort ou d’aide, laissons-le toucher de l’intérieur, pour signifier que nous saisissons, un peu, le don amoureux que nous sommes jusqu’au bout des doigts.
Barbara Martel – bmartel@lepelerin.org
DROIT D’AUTEUR
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