No 25 – série 2025-2026
Évangile du mardi 30 septembre 2025 – 26e semaine du temps ordinaire
« Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem » (Lc 9, 51-56)
Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem. Il envoya, en avant de lui, des messagers ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem. Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? » Mais Jésus, se retournant, les réprimanda. Puis ils partirent pour un autre village.
Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.
Méditation – La mansuétude, un fruit de l’Esprit à cultiver
Avez-vous déjà traversé la Samarie contemporaine ? Moi, oui, récemment, en me rendant à la clinique vétérinaire pour un rendez-vous. J’avais « préparé ma venue » depuis plus d’un mois, mais je fus accueilli sèchement, pour ne pas dire « bêtement ». Je crois avoir ressenti l’indignation de Jacques et Jean plutôt, que l’appel de Jésus à aimer envers et contre tous.
Comment traverser son quotidien, comme Jésus, sans bouleversements ? Sans vouloir larguer sur l’autre, le fiel de son mécontentement ? Le contexte de cette péricope situe Jésus au seuil de son entrée à Jérusalem pour y subir sa passion, avec le regard humain, Jésus n’avait-il pas toutes les bonnes raisons de permettre à Jacques et Jean de sévir contre les Samaritains ? Non, plutôt, il sévit contre ses apôtres en les réprimandant. Que leur a-t-il dit ?
Voici une possible réponse tirée d’une méditation du P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, O.C.D., citant le verset de Mt XI, 29 : « Je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes ». Voici ce qu’il en dit : « Ces expériences quotidiennes, quoique douloureuses […] sont salutaires […] elles nous font comprendre l’insuffisance de nos efforts et l’extrême nécessité du secours divin […] en répandant en nous le don de piété. Quand l’Esprit Saint met ce don en acte, Il éteint en nous toute trace de ressentiment à l’égard du prochain, Il relâche notre dureté, prend, pour ainsi dire, notre cœur entre ses mains pour l’établir dans la mansuétude et la paix constante ». Il poursuit en citant Saint Thomas : « la mansuétude rend l’homme maître de lui-même » (IIa IIae. q. 157, a. 4), en disant : « sans cette domination intérieure sur toutes les impulsions de l’âme […] on ne possédera pas cette mansuétude profonde qui résiste calmement à tous les chocs de la vie […] il faut nous servir, non de la force ou de l’autorité qui irritent et provoquent des réactions contraires, mais de la mansuétude, de la patience, de la douceur ». N’est-ce pas le témoignage de Jésus dans cet évangile ?
Pour nous aider à nous disposer à cet état de grâce, voici une petite prière traduite du latin pour nous encourager à mener le bon combat : « Venez, Esprit Saint, plier ce qui est raide, échauffez ce qui est froid, redressez ce qui me fait dévier de la mansuétude. »
Amen !
– P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, O.C.D., Intimité Divine, deuxième volume, Juin à Novembre, p. 422.
– Saint Thomas : « la mansuétude rend l’homme maître de lui-même » (IIa IIae. q. 157, a. 4)
– Prière, « Veni, Sancte, Spiritus, flecte quod est rigidum, fove quod est frigidum, rege quod est devium » (Seq.).
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