No 9 – série 2025-2026
Évangile du dimanche 14 septembre 2025 – La Croix glorieuse
« Il faut que le Fils de l’homme soit élevé » (Jn 3, 13-17)
En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »
Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.
Méditation – Renaître par son Amour !
Quelle est la croix que nous portons ? … celle qui est présente dans notre vie, dans notre histoire, dans notre corps peut-être, dans notre famille ou nos relations, dans ce monde marqué par tant d’injustices, de conflits et d’impasses ?
Cette croix se fait pour nous lieu de souffrance… lieu d’incompréhensions… lieu de doute.
C’est de nuit que Nicodème s’approche de Jésus. Une nuit qui porte à la fois l’attrait que Jésus suscite chez lui… et aussi la volonté de se protéger du regard des autres… Est-ce risqué comme pharisien reconnu de donner une crédibilité à Jésus ?
Quelque chose du plus intime de Nicodème prend l’initiative de s’approcher de Jésus. Il reconnaît que les signes qu’Il accomplit, manifestent que Dieu est avec Lui. Mais alors que Jésus vient de lui parler d’une renaissance à vivre, la nuit de son incompréhension se fait encore plus épaisse…
Et Jésus d’éveiller la mémoire de ce que Dieu a déjà accompli…
Dans l’aride du désert, ayant perdu courage, les Hébreux profèrent contre Dieu et contre Moïse, ces récriminations expressives de leur doute. Surgissent alors des serpents à la morsure brûlante. Comme ils n’ont pas la conscience tranquille, ils sont convaincus que la présence des serpents est une punition de Dieu. La recette du venin mortel est simple : elle consiste à saisir une difficulté que nous vivons en y ajoutant notre doute sur Dieu. À cause de ce doute, les difficultés nous infligent une morsure qui met en péril notre vie.
Paradoxalement, Dieu demandera à Moïse d’élever un serpent de bronze… en le regardant, les hommes entreront dans un geste de foi qui sera l’antidote au doute mortifère dans lequel ils se sont enfermés. Mordus par les serpents, c’est en regardant un serpent élevé de terre que s’ouvrira un chemin de guérison et de salut.
Et Jésus d’ajouter…
« …ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,
afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. »
Nicodème ne peut s’imaginer que Jésus parle de sa propre mort sur la croix…
Son Corps rendra visible le mal qui défigure la vie, dont nous sommes les victimes et parfois les complices… Son Corps révélera aussi cet Amour qui nous sauve et est vainqueur du mal et de la mort.
Nicodème ne mesure pas non plus l’Amour qui s’adresse à lui dans ce dialogue de nuit, au seuil d’une renaissance à vivre… C’est là aussi que nous sommes…
Pour nous, la croix que nous portons nous fait entrer dans cette nuit où le sens de notre vie est en perte de repères, tellement les balises de nos espérances se voient déroutées. Même notre désir profond semble menacé…
La nuit de nos croix demeure obscure…. Fragiles à croire que la souffrance nous est envoyée par Dieu, Jésus nous révélera au contraire à travers sa Passion qu’Il est Celui qui, le premier, souffre sur cette croix qui est la nôtre.
Le Christ en Croix, c’est l’Amour sans mesure qui continue de se donner même au cœur de notre refus le plus grand. C’est son Amour qui continue de nous aimer même au plus ténébreux de notre cœur et de notre monde. Par Amour, Il y descend afin de nous sauver. N’est-ce pas sur fond de nuit que l’on voit le mieux les étoiles ?
C’est le Fils qui descend vers nous… ce n’est pas nous qui montons vers Lui. Notre nuit est désormais habitée par cette Présence d’Amour dont rien ne peut nous séparer.
Enfoui comme une semence au cœur de nos vies, son Amour choisit de féconder la terre de nos ensevelissements et de nos incompréhensions. Plus loin que toutes les nuits où nos doutes nous font récriminer, le Christ vient nous sauver en habitant nos nuits de son Amour. Le berceau de notre nouvelle naissance est sa Miséricorde : par notre foi en Lui, nous entrons dans une renaissance à travers laquelle la vie éternelle nous est donnée.
Nous n’appartenons pas au mal et à la mort… En Lui, notre croix n’a plus le dernier mot sur notre vie…
En ce lieu même où nous faisons l’expérience que nous ne pouvons pas monter vers Lui, Il nous invite à renaître, en acceptant d’accueillir son Amour dans ce creuset que la croix nous fait vivre. Par notre foi en Lui, son Amour devient l’incubateur de notre mystère et de notre renaissance.
Ce qui rend « glorieuse » la Croix du Christ, c’est que nous soyons sauvés.
Engendrés, portés et façonnés par les entrailles de sa Miséricorde, nous sommes conduits non seulement à renaître, mais aussi à la surprise d’une fécondité de notre propre croix, vécue en communion avec la sienne.
Il est grand le Mystère de la foi !
Il est sans mesure le Mystère de son Amour qui nous sauve !
L’abbé Paolo – maheux.paolo@gmail.com
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