No 238 – série 2024-2025
Évangile du dimanche 18 mai – 5e dimanche de Pâques
« Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres » (Jn 13, 31-33a.34-35)
Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Judas fut sorti du cénacle, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt.
Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »
Texte d’Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.
Méditation – « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ! »
Judas vient de sortir du cénacle… La nuit se fait encore plus épaisse… Jésus sait que sa mort approche… Lui, qui n’a fait qu’aimer pour nous sauver, est condamné… Même ses disciples l’abandonneront…
« Maintenant le Fils de l’homme est glorifié… » Maintenant… Dieu se rend visible.
Nous n’avons pas de difficulté à voir qu’Il sera glorifié à travers sa résurrection, mais, là, dans ce « maintenant » lourd de toutes nos obscurités alors que sa fragilité sera consacrée par la mort qui viendra sceller son sort, cette mort qui porte la marque de notre liberté, fermée à sa Lumière et à son Amour ? Cette gloire nous reste cachée.
Cette « gloire » ne fait pas abstraction de notre refus… Dans cet Amour qui va jusqu’au bout, voilà que nos ténèbres se révèlent encore davantage… Il n’empêchera pas Judas de le trahir… Il n’empêchera pas la mort dont nous sommes contagieux à travers les blessures subies ou commises… Il portera Lui-même ces blessures pour nous révéler tout à la fois son Amour indéfectible et la Souffrance de Dieu… Cet Amour du Christ dévoile le mal dont nous avons besoin d’être guéri… ce mal qui a le pouvoir de Le faire mourir, mais qui est impuissant à l’arrêter d’aimer.
Ce mal qui fabrique tant de croix deviendra la toile de fond où la radicalité de son Amour plongera… C’est sur fond de nuit que l’on voit le mieux les étoiles.
Parce qu’Il continue d’aimer, la nuit de nos refus devient la nuit de sa souffrance assumée par la Lumière de son Amour. Son Amour embrasse nos nuits jusqu’à être Lui-même enseveli dans cette obscurité au poids de mort. Dans ce dépouillement où Jésus ne demande même pas d’être aimé, Il dépose le Mystère de ce qui nous sauve dans cet appel à nous aimer les uns les autres.
L’amour seul peut nous délier de nos « identité-prison ». En descendant dans nos tombeaux, Il les transforme en chrysalide où une renaissance est possible. Là, son Amour se fait semence de résurrection… Une résurrection qui fait entrer sa Miséricorde dans ces nuits où le mal et la souffrance nous ont fait coudre une camisole de force ou souder une armure.
La révélation progressive de notre être-don nous fait entrer nous aussi dans ce vêtement de gloire, tissé de ces nuits où nous choisissons d’aimer, épousant même la fragilité et l’impuissance, dans la chaleur de l’Amour qui nous a sauvé. Tant de vies ignorent encore le secret de leur identité…
« Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés[1].
Paolo Maheux – maheux.paolo@gmail.com
[1] Il ne s’agit pas d’abord d’un « comme » de comparaison… mais bien d’un « comme » qui nous indique le lieu où nous sommes invités à trouver notre terre d’accueil, de salut et de fécondité.
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